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La construction de la mortalité acceptable : le cas des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni dans le cadre de la guerre au terrorisme

(La construction de la mortalité acceptable : le cas des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni dan)


Units : REPI Recherche et Études en Politique Internationale | ULB704



Description :


Par quels récits (« narratives ») juridiques et sécuritaires les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont-ils justifié
des politiques de sécurité létales menées depuis le début des années 2000 au nom de la « guerre au terrorisme » ? Pendant
la période qui s’étend des années 1970 aux années 1990, les Etats-Unis et leurs alliés assument difficilement le fait que
leurs forces armées mènent des actions létales. Cette situation, qui découle en partie de la critiques des guerres coloniales
et de la guerre du Vietnam, amène les forces armées à moins user de la force (comme c’est le cas lors des missions de
maintien de la paix au cours des années 1990) ou à dissimuler leur violence (on parle alors de « guerre à zéro mort » ou « guerre
chirurgicale »). Après le 11 Septembre 2001, on assiste à un changement ; les décideurs politiques et les militaires acceptent
beaucoup plus ouvertement le fait que leurs forces armées provoquent la mort. Prenant appui sur les approches critiques
juridiques et de sécurité (critical legal studies ; critical security studies), ce projet pose la question de savoir comment la
mortalité, touchant les individus labellisés comme « terroristes » mais aussi de nombreux civils, résultant des actions menées dans
le contexte de la « guerre au terrorisme » a été justifiée par des discours juridiques et sécuritaires. Il fait
l’hypothèse que ce changement a notamment été justifié par cinq « narratives » : (1) le droit international « classique », qui
limite le recours à la force, comme « démodé » ; (2) les éliminations physiques comme expression d’un « calcul stratégique
utilitariste » soutenant une conception « préventive » des actions armées ; (3) les opérations militaires d’envergure
(notamment contre des villes) comme moyen de « libérer des populations prises en otages » ; (4) le soutien à des milices comme moyen
de « renforcer la souveraineté » ; (5) les effets mortels sur les populations civiles des livraisons d’armes comme « non
prouvées ».

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