Inventaire
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KELLNER Thierry



Unités

REPI Recherche et Études en Politique Internationale

Le REPI est une unité de recherche dont les activités principales sont dédiées à la recherche et à l'enseignement en politique internationale à l'Université libre de Bruxelles. Il est rattaché à la Faculté de Philosophie et Sciences sociales et entend poursuivre les activités entreprises par le Réseau d'Études en Politique Internationale auquel il succède. Il promeut des activités de recherche fondamentale entreprises dans le domaine des relations internationales.  Il vise à garantir un encadrement de qualité pour la production scientifique dans ce domaine particulier de la science politique (thèses de doctorat, publications, organisations de séminaires et de colloques...). En fonction de ses ressources disponibles, le REPI peut également être sollicité pour des expertises et des consultations auprès d'institutions nationales ou internationales. Il oeuvre à la diffusion des connaissances sur les sujets de politique internationale auprès du grand public. Il est conçu comme un lieu de réflexion sur les enseignements dispensés dans le cadre du Master en relations internationales organisé par le Département de science politique. L'organisation de formations spécifiques et autofinancées (écoles d'été, Executive Master) fait également partie de ses tâches.  

Directeur : Christian Olsson 

Projets

Paix et sécurité en Asie-Pacifique

La montée en puissance de l’Asie est l’un des phénomènes majeurs du 21ème siècle. Il confère au continent asiatique ainsi qu’à sa façade Pacifique une importance renouvelée dans la reconfiguration des rapports de force au niveau mondial. Pourtant, théâtre d’enjeux multiples, l’Asie n’est pas un espace stratégique apaisé : les nationalismes exacerbés, la course aux armements, les contentieux territoriaux ou les différends maritimes sont des indicateurs de menaces sur cet espace de prospérité à prendre d’autant plus au sérieux qu’il n’existe pas à ce jour d’institutions régionales capables d’encadrer d’éventuelles escalades et de donner à cette Asie complexe une identité stratégique. Cette « transformation du monde », et ses conséquences, sont d’un intérêt majeur pour une Europe qui désarme. Quelle intelligibilité donner aux dynamiques concomitantes de coopération et compétition stratégique en Asie ? Comment y faire face ? Quels impacts pour la sécurité et la prospérité du Vieux Continent ? Si de nombreuses compétences existent en Europe, relatives à l’une ou l’autre dimension de ces enjeux, elles souffrent d’un double handicap. Un manque de cohérence d’abord. Une certaine tyrannie de la distance ensuite, qui trop souvent rend les enjeux asiatiques lointains, voire abstraits. Par sa visée collaborative et une recherche centrée sur les perceptions des acteurs asiatiques plutôt qu’à travers une « lunette européenne », le programme « Paix et Sécurité en Asie-Pacifique » du GRIP cherche à combler ce manque. Le GRIP, à travers ses publications bilingues, ses réseaux et programmes conjoints, ambitionne de  fournir une plateforme sur les enjeux stratégiques asiatiques en Europe. Sa plus-value est centrée sur les questions de paix et de sécurité, abordées au travers de :

- la sécurité maritime en Asie : politiques des États et enjeux pour la sécurité mondiale
- les cultures stratégiques asiatiques
- les dépenses militaires, transferts d’armements, développements des bases industrielles et technologiques de défense en Asie
- le rôle de l’Europe dans les reconfigurations stratégiques en cours
- la Chine et la sécurité asiatique : évolutions et scénarios

Thierry Kellner est associé avec L. Mampaey, B. Hellendorff et S. Boisseau du Rocher au sein de ce programme. 

(Ré)imaginer la nation à l’ère de l’Anthropocène : une étude comparative du "nationalisme vert" en Chine, Singapour et Taiwan

L'accélération du changement climatique a révélé un lien à priori surprenant entre discours environnemental et mouvements nationalistes qui a immédiatement retenu l'attention des chercheurs. Depuis le début des années 2000, ce qu'on appelle l'éco-nationalisme a été étudié sous différents angles et dans différents contextes. Cependant, en dehors d'un contexte européen et majoritairement démocratique, l'impact de l'éco-nationalisme reste peu étudié. Ce projet comble cette lacune dans la littérature en comparant la convergence de la rhétorique environnementale et du nationalisme dans les stratégies de légitimation et la construction de l'identité nationale de trois régimes politiques différents dans le monde chinois : la Chine, Singapour et Taïwan. À travers une perspective comparative et une approche de recherche qualitative, ce projet entend apporter un éclairage nouveau sur l'émergence du nationalisme vert - une forme de nationalisme qui soutient la durabilité nationale - sous des régimes autoritaires, hybrides et démocratiques, respectivement en Chine, à Singapour et à Taïwan. L'objectif est donc de comprendre dans quelle mesure les nations de différents systèmes politiques du monde sinophone cultivent et éventuellement cooptent des discours environnementaux afin d'atteindre des objectifs plus larges d'identité nationale et de légitimité internationale. D'un point de vue théorique, le projet se concentrera sur le concept de nationalisme vert et sur une perspective constructiviste, à la suite de Benedict Anderson (2006), de "l'imaginaire national". En mettant l'accent sur la relation entre les discours environnementaux et les revendications de légitimité, le projet vise à combler un vide dans la littérature sur l'impact du nationalisme vert en dehors du contexte européen et dans différents régimes politiques, un sujet qui n'a pas encore été exploré dans la littérature.